Ecole de Murol (s)


De même que l'on parle de  de l'École de Barbizon ou de l'École de  Pont-Aven, on est parfaitement fondé à parler de  l'École de Murol(s). En effet, toutes les composantes d'une École y sont présentes :
  • un artiste de premier plan

  • une unité de temps

  • une unité de lieu

  • une technique  

L'Ecole de Murols atteignit son apogée entre 1910 et 1935, ce qui correspond à la période de la présence active de Charreton. Sa particularité se trouve dans les sujets hivernaux traités avec la technique impressionniste.

Généralement les peintres travaillent ensemble sur le motif. C'est la raison pour laquelle, nous pouvons observer et comparer, aujourd'hui, leurs travaux et ainsi apprécier les spécificités de chacun.

L'École de Murol(s) fut bien près de devenir l'atelier "paysage" de l'École des Beaux-arts de Paris sur intervention des ministres  Etienne Dujardin-Beaumetz et Etienne Clémentel. Malheureusement, cette entreprise  sombra dans les nombreux remaniements ministériels de l'époque et à cause de la guerre.

Pourquoi Murol ?

Le village et ses alentours regroupent points de vue, torrents, bois chaumières etc. mais c'est  surtout, le climat  qui attira les artistes. Murol connaît en effet un enneigement fréquent mais non constant tout au long de l'hiver. Cela permettait aux peintres de trouver  des sujets variables d'un jour sur l'autre, ce qui n'aurait pas été le cas en plus haute montagne.

Murol ou Murol(s) ?

Les deux orthographes éxistent.

En effet, depuis le Moyen-Age et jusque vers 1830 le nom s'orthographiait MUROL. Sans raison apparente, un S final vint alors s'ajouter, qui finit par entraîner le changement de la prononciation traditionnelle. En 1953, ce S a été supprimé par décret du Conseil d'Etat. On a retenu pour désigner l'Ecole de Murol(s) l'orthographe en usage à l'époque où les peintres fréquentaient le village.

Le croquis de Mario Pérouse (février 1918) représente le groupe de peintres se rendant sur le terrain. Nous distinguons en tête l'abbé Boudal, accompagné de Charreton ; suivent Rey (qui transporte un  grand seau d'eau destiné à ses aquarelles), Pérouse lui même, Moinier (il  semble ne pas s'apercevoir qu'il perd ses tubes). Significativement, le groupe tourne le dos au Château pour se diriger vers "un coin de paysage".

Les peintres de Murol aimaient se retrouver le soir pour d'interminables parties de cartes à l'Hôtel de la Poste. Cette huile sur carton illustre l'une d'entre elles, mettant en scène l'abbé Boudal (gauche) et deux partenaires (dont le "Russe" sans doute Finkelstein)

 



La photographie ci-dessus regroupe un certain nombre de peintres de l'Ecole de Murols. Nous reconnaissons debout, de gauche à droite : Charreton,  Boudal, Rey.

Assises, Elmy Charreton, deux inconnues puis mademoiselle Audigier accompagnée de sa cuisinière.

La photo supérieure montre l'Hôtel de la poste, tenu par Mademoiselle Audigier , un des lieux  de rencontre des peintres.